Juin est arrivé. Pour des milliers de lycéens en Côte d’Ivoire et dans le système français, ce mois est synonyme d’une tension palpable, d’une dernière ligne droite avant les épreuves du Baccalauréat. Au cœur de ce stress se trouve une épreuve devenue emblématique et redoutée : le Grand Oral. Vingt minutes pour convaincre, un coefficient 10 (en voie générale) qui peut sceller un destin académique.
Dans la plupart des établissements, la préparation à cette épreuve est un exercice intense mais souvent solitaire, centré sur la rhétorique et la maîtrise d’un sujet théorique. Au Lycée et École Supérieure Prièste, nous abordons ce défi d’une manière radicalement différente.
Notre structure unique d’écosystème intégré (Lycée et École Supérieure) nous permet de transformer cet examen en ce qu’il aurait toujours dû être : non pas une simple “soutenance” de lycée, mais la première véritable incursion de nos élèves dans le monde de la recherche appliquée.
Le Continuum Prièste : Quand la Terminale rencontre le Master
La force de notre préparation ne réside pas seulement dans l’excellence de nos professeurs de Lycée, comme M. Etienne Yao (Agrégé de Mathématiques, coordinateur NSI) ou Mme Fatoumata Diallo (Agrégée d’Économie-Gestion). Leur rôle est crucial pour la méthodologie et la rigueur. Mais là où Prièste crée une rupture, c’est en ouvrant les portes de nos laboratoires de recherche et de nos départements de MSc à nos élèves de Terminale.
Nous ne demandons pas à nos élèves de choisir un sujet abstrait. Nous leur demandons de choisir un problème réel, ancré à Abidjan, et de le confronter aux outils de nos filières d’excellence.
Exemple 1 : L’IA des Gbakas (Spécialité NSI & Mathématiques)
Prenons le cas d’un de nos élèves de Terminale, spécialité NSI (Numérique et Sciences Informatiques). Sa problématique de Grand Oral n’est pas : “Qu’est-ce que l’Intelligence Artificielle ?”. Sa problématique est : “L’algorithme A* (A-star) peut-il modéliser et optimiser les trajets ‘invisibles’ des Gbakas (minibus) à Yopougon mieux que l’algorithme de Dijkstra ?”
C’est un sujet d’une complexité qui dépasse le programme de Terminale. Ici, notre écosystème s’active.
- Phase 1 (Lycée) : L’élève travaille avec M. Yao sur la théorie pure des algorithmes de pathfinding (recherche de chemin) et leur complexité algorithmique (ce qui est au programme).
- Phase 2 (École Supérieure) : L’élève est ensuite “prêté” au PAD-Lab (notre pôle IA). Il est mentoré par le Dr. Aminata Diop et des étudiants de notre MSc in AI & Data Science. Il obtient un accès (anonymisé et partiel) aux données réelles de notre projet de cartographie du transport informel (le projet “Modéliser l’Impossible”).
- Phase 3 (La Friction) : Le travail n’est pas simple. L’élève découvre que la théorie (Dijkstra) et la réalité (les données GPS chaotiques des Gbakas) ne coïncident pas. Il doit défendre son code non plus devant son professeur, mais devant un Data Scientist qui lui pointe les failles de son modèle. C’est difficile, parfois déstabilisant, mais c’est formateur.
Lorsqu’il se présentera devant son jury de Baccalauréat, cet élève ne récitera pas une leçon. Il défendra une recherche. Il n’aura pas seulement lu des articles ; il aura produit des données.
Exemple 2 : La Logistique de la Tomate (Spécialité SES & Mathématiques)
Un autre exemple. Une élève en spécialité SES (Sciences Économiques et Sociales) s’intéresse à l’inflation. Sa problématique n’est pas : “Quelles sont les causes de l’inflation ?”. C’est : “Comment la volatilité des coûts de surestarie (frais de retard de conteneurs) au Port Autonome d’Abidjan impacte-t-elle le prix final de la conserve de tomate sur le marché de Treichville ?”
- Phase 1 (Lycée) : Avec Mme Diallo, elle étudie les mécanismes de la transmission des prix et la structure du marché local.
- Phase 2 (École Supérieure) : Elle est ensuite reçue par le Dr. Thierry Blanchard, notre expert en Logistique et Commerce International, qui dirige l’observatoire OLCAO. Le Dr. Blanchard lui ouvre ses bases de données sur les coûts réels du fret maritime. Il lui explique ce qu’est un connaissement (Bill of Lading), un coût CAF/FOB, et comment le “temps d’attente” au port devient un coût direct pour le consommateur ivoirien. Ce sont des concepts de MSc.
- Phase 3 (La Synthèse) : L’élève applique ses outils de mathématiques (statistiques, corrélations) appris au Lycée sur des données professionnelles. Elle peut quantifier le “coût de l’inefficacité” logistique.
Préparer des Architectes, pas seulement des Bacheliers
La préparation au Grand Oral à Prièste est exigeante. Elle culmine par des “jurys blancs” où nos élèves de Lycée présentent leurs travaux devant un panel mixte : leurs professeurs de Terminale, mais aussi les Directeurs de nos MSc et des intervenants professionnels extérieurs (nos partenaires CISO, ingénieurs ou financiers).
En transformant cet examen en un projet de recherche junior, nous atteignons un double objectif. Nous préparons nos élèves à exceller le jour J. Mais surtout, nous leur donnons un avant-goût indélébile de leur avenir. Nous leur prouvons que les outils qu’ils apprennent (code, statistiques, économie) ne sont pas des abstractions scolaires, mais des leviers puissants pour comprendre et transformer la réalité ivoirienne.

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