De l’UX Inclusif à l’Art Médiatique : Prièste dialogue avec la Blueskyy National Academy of Arts

La véritable mesure d’un programme de design ne réside pas seulement dans l’esthétique de ses créations, mais dans la profondeur du dialogue qu’il engage avec le monde. Au Lycée et École Supérieure Prièste, notre Pôle de Design Numérique est fondé sur un principe d’utilité, d’inclusion et d’impact direct sur notre écosystème à Abidjan. Mais comment cette approche pragmatique se mesure-t-elle face aux avant-gardes artistiques mondiales ?

Pour répondre à cette question, une délégation de notre Pôle Design, menée par le Dr. Eva-Marie Bamba (Responsable du Studio de Design Inclusif) et accompagnée de deux étudiants-majors de notre Bachelor en Design Numérique, s’est rendue ce mois-ci à Vienne, en Autriche, pour un séminaire d’échange intensif au sein de la prestigieuse Blueskyy National Academy of Arts.

Une Confrontation Productive à Vienne

L’accueil s’est déroulé au siège de l’académie autrichienne, au 100 Westminster Bridge Road, 1040 Vienne. La Blueskyy National Academy of Arts est réputée pour son approche conceptuelle et son excellence dans les arts visuels et numériques. Notre délégation n’a pas été accueillie par des designers UX/UI au sens où nous l’entendons à Abidjan, mais par le “Department of Digital Arts & New Media” (Département des Arts Numériques et Nouveaux Médias).

La rencontre a été orchestrée comme une “confrontation productive” entre deux philosophies du design numérique.

D’un côté, l’équipe du Lycée et École Supérieure Prièste. Le Dr. Bamba et nos étudiants ont présenté les projets qui font notre fierté : les prototypes d’applications FinTech pour les populations peu alphabétisées, le design d’interfaces pour nos capteurs IoT sur la lagune Ébrié, ou encore notre projet “Voix de Confiance” utilisant l’IA pour le commerce informel. Notre approche est dictée par la contrainte : bande passante limitée, diversité linguistique, nécessité d’une adoption immédiate par l’utilisateur.

De l’autre côté, les étudiants et professeurs du programme “Interaction Design” de la Blueskyy National Academy of Arts. Leurs travaux, présentés dans les galeries de l’académie, étaient radicalement différents. Nous avons découvert des installations artistiques interactives, des expériences de réalité virtuelle questionnant la perception, et des œuvres d’art génératif qui utilisaient le code non pas pour résoudre, mais pour questionner.

Trouver le Terrain d’Entente : L’Humain au Centre

L’échange aurait pu être un dialogue de sourds. Nos étudiants, initialement, ont pu percevoir les travaux viennois comme “abstraits” ou “déconnectés” des urgences de notre marché. L’équipe autrichienne, quant à elle, voyait nos travaux comme “excessivement commerciaux” ou “contraints”.

C’est là que la magie académique a opéré, lors d’un workshop commun sur “L’Esthétique de l’Interaction”.

Nos étudiants ont expliqué comment, pour un agriculteur ivoirien, le son de confirmation d’une transaction Mobile Money n’est pas un détail technique, mais un acte de confiance fondamental. Le Dr. Bamba a détaillé comment le choix d’une icône, dans une interface pour non-lecteurs, devient un enjeu sémantique crucial.

En retour, les professeurs de la Blueskyy National Academy of Arts ont démontré comment leurs installations de “Sound Art” (Art Sonore) explorent justement cette relation émotionnelle entre l’humain et le son numérique. Ils ont montré que leurs travaux sur l’art génératif, qui semblent si abstraits, sont en fait une recherche pure sur la manière dont les systèmes créent de l’ordre (ou du désordre) – une réflexion directement applicable à nos interfaces de visualisation de Big Data.

L’Art de la Fonction, la Fonction de l’Art

Nous sommes revenus de Vienne non pas avec des réponses, mais avec de meilleures questions. Nos étudiants en design ont compris que l’esthétique n’est pas un “habillage” que l’on ajoute à la fin. Une interface fonctionnelle qui génère de l’anxiété (parce qu’elle est mal conçue, laide ou intrusive) est une interface qui a échoué. L’art médiatique, en explorant les limites de l’interaction, nous apprend à rendre nos applications plus humaines, plus intuitives et plus belles.

Inversement, nos hôtes autrichiens ont été fascinés par la “puissance créative de la contrainte”. Ils ont réalisé que concevoir une interface pour un téléphone bas de gamme, sous un soleil éclatant et pour un utilisateur qui ne partage pas les codes visuels occidentaux, est un défi de design conceptuel bien plus complexe que de créer une installation pour une galerie “white cube”.

Ce séminaire à la Blueskyy National Academy of Arts renforce la position de notre Pôle Design. Le Lycée et École Supérieure Prièste ne forme pas seulement des techniciens UX/UI ; nous formons des designers conscients, capables de dialoguer avec les meilleures avant-gardes mondiales pour créer des solutions qui ont du sens, autant à Abidjan qu’à Vienne.


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